En 2023, 823 patients ont perdu la vie faute d’une greffe.
Au 1er janvier 2024, plus de 21 000 patients restent inscrits sur la liste nationale d’attente d’une greffe d’organe.

La mutuelle Mutami brise le tabou entourant la mort et le don.
Notre podcast « Entre nous », à découvrir en bas de l’article, vous plonge dans le quotidien de Gaëlle et Mélinda, deux infirmières qui travaillent au service de coordination hospitalière de prélèvement d’organes et de tissus et qui coordonnent l’ensemble des activités de prélèvement.

Qu’est-ce que le don d’organes ?

Pour qu’il y ait greffe, il faut qu’il y ait don ! Ce don, véritable geste solidaire, consiste à remplacer un organe malade par un organe sain. Il sauve, chaque année, des milliers de personnes ou les fait gagner en qualité de vie.

Le don d’organes peut être issu d’une personne vivante (rein ou lobe hépatique) ou décédée en état de mort cérébrale, occasion rare et précieuse de sauver jusqu’à 5 à 7 vies.

Les greffes rénales (3525) et les greffes hépatiques (1343), issus de donneurs vivants ou décédés,

 

Nous sommes tous donneurs, mais pas tous éligibles

Concernant le don d’organes et de tissus, la solidarité nationale prévaut. La loi de 2017 repose sur le principe du « consentement présumé » et stipule que nous sommes tous donneurs, sauf si nous avons exprimé notre opposition, de notre vivant ou sur le registre national des refus.

Il est donc important d’y réfléchir et surtout d’en parler à ses proches quelle que soit sa position. « Nous avons tous le pouvoir d’agir. Avec un mot, une parole »

Cependant, tout le monde ne peut pas être donneur après son décès.

 

En dehors du don d’organe réalisé de son vivant, pour être éligible au don d’organes, une personne doit être en état de mort cérébrale ou encéphalique :  l’arrêt total et irréversible de l’activité du cerveau et du tronc cérébral c’est-à-dire des fonctions cérébrales vitales.

Un état le plus souvent causé par une hémorragie cérébrale ou un arrêt de l’oxygénation du cerveau. Le maintien artificiel de l’activité cardiaque après le diagnostic de mort cérébrale permet de maintenir temporairement une perfusion et une oxygénation des organes en vue d’un prélèvement, le temps des démarches réglementaires et de la rencontre avec les proches.

Les antécédents médicaux, l’état général au moment du décès ou encore la « qualité » des organes, sont des critères pouvant interrompre une procédure de don d’organes.

L’état de mort encéphalique représente seulement 1% des décès intra-hospitaliers.

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Les 3 grands défis du don d’organes

Conservation de l’organe

Après un décès, il faut agir rapidement car chaque heure est précieuse pour assurer le succès du don : la greffe.

Entre le moment où l’organe est prélevé et le moment où il est greffé, le temps est compté : 3 à 4 heures pour un cœur, 6h en moyenne pour un foie, 6 à 8 heures pour un poumon, 24 à 36 heures pour un rein. Ces délais sont des moyennes qui dépendent de l’état de l’organe explique l’Agence de la biomédecine.

 

La coordination hospitalière

Elle joue un rôle primordial dans le bon déroulement de la prise en charge permettant le prélèvement puis la greffe. Elle est la garante du respect des bonnes pratiques : règles éthiques, de sécurité sanitaire et de la dignité du corps du défunt, etc.

 

La famille

Si la personne éligible au don d’organes n’est pas inscrite sur le registre national des refus (systématiquement consulté), elle est présumée comme « donneur ». Néanmoins, la coordination hospitalière doit recueillir – non pas l’avis mais – le témoignage de la famille sur un éventuel refus exprimé de son vivant.

Dans la pratique, la coordination hospitalière doit, si la personne n’est pas inscrite sur le registre national des refus, recueillir le témoignage de la famille sur un éventuel refus exprimé de son vivant.

La difficulté pour les équipes de coordination, et pour les proches eux-mêmes, réside souvent dans le fait de n’avoir jamais abordé le sujet et par défaut certains préfèrent témoigner d’un refus. C’est pourquoi pour garantir le respect de son choix, il est essentiel d’en discuter ouvertement de son vivant.

Avec tous les défis du don d’organes, les délais d’attente pour une greffe varient, pouvant s’étendre sur des mois, voire des années.

Les patients nécessitant une greffe sont inscrits sur la liste nationale d’attente gérée par l’Agence de la biomédecine. Au 1er janvier 2024, cette liste comptait 21 866 patients, dont 11 422 étaient immédiatement éligibles pour une greffe.

 

Comment fonctionne le don d’organes ?

Qui sont les donneurs ?

Le prélèvement d’organes sur un donneur en état de mort cérébral est possible à tout âge, avec un âge moyen de donneur décédé de 57,8 ans en 2023. Les enfants mineurs, en situation d’être donneur, nécessitent le consentement écrit des parents ou du tuteur.

 

Comment se déroule un prélèvement ?

Les greffons sont rares. Ainsi les organes prélevés sont donc attribués selon des règles équitables établies par le ministère de la Santé et gérées par l’Agence de la biomédecine, prenant en compte divers facteurs, dont l’urgence de la situation et la compatibilité entre les donneurs et les receveurs.

 

Le processus de don commence par l’annonce du décès par le médecin en charge du défunt, la consultation du registre national des refus, suivi d’un entretien avec les proches à la recherche d’un éventuel refus exprimé de son vivant.

Les analyses biologiques sont ensuite réalisées pour identifier les compatibilités possibles avec les receveurs en attente. Le don reste anonyme et gratuit, tant pour la famille que pour le receveur. Sur demande, les proches du donneur peuvent être informés des résultats des greffes.

 

En discutant ouvertement du don d’organes et en partageant ses souhaits avec sa famille, chacun peut simplifier le processus complexe du don, contribuer à sauver des vies et promouvoir cette noble cause de solidarité et d’espoir.

 

Écoutez notre podcast ici.

Découvrez également l’interview d’Alexia, greffée cœur poumons ici.